Insularité
Lorsque le virus a atteint nos rivages le 11 mars 2020, il a créé une tension perceptible au niveau communautaire. Une peur justifiée par notre isolement géographique et la difficulté d’assurer une logistique sanitaire sur un territoire fragmenté d’îles et aussi vaste que l’Europe.
Le mal s’est ainsi caché derrière un écran d’ordinateur où il est presque impossible de réprimer la sauvagerie et les dérives des internautes. Ces invisibles anonymes, qui se sont déchaînés sans états d’âme, sans négociation, sans distinction. Une autre menace a donc émergé des réseaux sociaux où, avec la distanciation virtuelle , l’émotivité va s’exprimer beaucoup plus que la raison.
Ce confinement si sacralisé par les moralisateurs virtuels est légalement et largement rompu pour permettre une libre circulation des citoyens qui doivent travailler ou faire leurs courses. La stigmatisation de ces jeunes semblait donc disproportionnée.
Les charlatans en profitent pour vendre des potions magiques à un public plein d’attente. Le professeur Raoult est érigé en messie, ses fidèles se comptent en dizaine de milliers sur internet, convaincus que la rédemption viendra du remède miracle au goût amer : la fameuse chloroquine . Les faux prophètes, les militants politiques, les activistes environnementaux, les conspirationnistes balancent de sombres prophéties et des homélies teintées de démagogie. Chacun prêche pour sa paroisse afin d’enrôler les brebis égarées.
MOANA ITI
Photographier, faire du sport, des randonnées, écrire, s'investir dans la vie associative locale m'offrent l'opportunité de me décloisonner de la promixcuité insulaire. Isolés au milieu d'un océan liquide, sans solution de repli, pratiquer ces activités permettent d'évacuer les frustrations du quotidien, de rompre avec l'isolement géographique en créant des liens avec l'autre et avec la nature, comme le faisaient nos ancêtres.
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